En ce temps de vacances estivales et donc synonyme de retour au pays pour de nombreux MRE, il a semblé intéressant de mettre en lumière les rapports entre l’investissement des MRE et l’immobilier.
Ø Quelques données chiffrées ?
Les Marocains résidant à l'étranger représentent un peu plus de trois millions selon les dernières statistiques (dans le rapport du haut commissariat au plan, mars 2008).
Sur l'ensemble des ressortissants marocains installés à l’étranger en 2005, près de
32,6% se trouvent en France, 18,4% en Espagne et 12,9% en Belgique, 12,6%, en Italie et 11,8% aux Pays–Bas et 4% en l’Allemagne.
Ø Volonté d’investir :
Plus des 2/3 des ménages marocains résidant à l’étranger ont l’intention d’investir au Maroc ou dans leur pays d’accueil.
La proportion de ceux qui comptent investir au Maroc est de 60,2% .
Ø Secteur d’investissement privilégié : l’immobilier
La répartition des investissements réalisés au Maroc selon le secteur montre une nette prédilection des MRE pour l’investissement dans le logement.
L’immobilier représente 86,9% des investissements réalisés par les MRE au Maroc, suivi de loin par le commerce 5,2% et l’agriculture 4,1%; la part de l’industrie (0,9%) et du tourisme (0,8%) restent marginales.
Les MRE installés en France sont les champions toute catégorie de l’investissement immobilier dans leur pays d’origine : 69,6% de leurs investissements en immobilier sont réalisés au Maroc.
Ces chiffres éloquents expliquent en partie la formidable réussite des salons dédiés à l’immobilier marocain en Europe parmi lesquels le Smap Immo.
Ø Ralentissement en faveur de l’immobilier?
Cette répartition de l’investissement par secteur semble être amenée à évoluer dans les années à venir.
En effet, interrogés sur leurs investissements futurs, seul le tiers des MRE préfère encore l’immobilier.
Ce secteur se classe ex æquo avec le commerce, dénotant également un regain d’engouement pour l’agriculture (8,7%) le tourisme (5,6%) et l’industrie (5,4%).
Ø Problématique et défi:
A ce possible recul du secteur de l’immobilier dans la part des investissements des MRE s’ajoute une autre tendance qui est celle de l’augmentation de la part de l’investissement dans le pays d’accueil des MRE.
Il ressort de l’étude que les ressortissants ayant migré vers les années 2000, investissent presque à part égale au Maroc et dans le pays d’accueil. De plus, les nouvelles générations sont moins favorables à un retour au pays.
Quelles mesures pour favoriser l’investissement?
Il ressort clairement de l’étude que l’investissement des MRE au Maroc dépend d’un ensemble de facteurs qui s’articulent autour des paramètres économiques et financiers mais aussi des incitations et des facilités accordées. On peut citer les taux de change, les taux d’intérêt, la fiscalité et des facilités administratives et financières. Cet ensemble de critères peut donc être un frein ou un moteur à l’investissement.
Une politique spécifique à destination des MRE est donc nécessaire si l’on veut encourager l’investissement au Maroc et plus spécifiquement dans l’immobilier.
L’ensemble des acteurs politiques et sociaux en ont conscience puisque des dispositions particulières visent les MRE.
Le dernier exemple en date est celui du projet de loi visant à imposer une taxe sur les logements vacants pour favoriser la relance du marché locatif. Lors de sa présentation, il a déjà été annoncé que les logements appartenant à des MRE seraient exclus du champ d’application de la loi.
De même, on peut citer les produits bancaires à destination des MRE développés par les organismes financiers.
Cette note s’appuie sur les données chiffrées du rapport publié par le Haut Commissariat au Plan , source étude du Haut Commissariat au Plan sur l’insertion socio-économique des MRE 2008 , Les liens économiques et sociaux des Marocains résidant à l’étranger avec le pays d’origine et d’accueil, Mohamed Douidich)